Mathias C. Davis [Terminé]

I. généralités__

• Nom, prénom : Devis Mathias
• Date de naissance/Âge : 15 août/18 ans
• Année d'études : 5ème année
• Origines : Sang-mêlé
• Lieu de résidence : Poudlard
• Statut : Simple élève

II. présentation__


Confession d'un adolescent

La douleur de l'âme pèse plus que la souffrance du corps

Cette phrase je la comprends, elle résume même une grande partie de mon être. Pourtant, même si je ne suis pas vraiment apprécié par mes camarades, je n’ai jamais fait parti de ces adolescent victimes de violence gratuite et répétée. Non, rien n’a jamais été jusque là… la souffrance physique m’est donc peu connue mais la douleur qui étreint mon âme est telle, que je suis persuadé que rien ne peut l’égaler. Je ne m’apitoie pas sur mon sort, se n’est pas mon genre, je n’aime pas vraiment ça. J’énonce tout simplement la vérité, les faits. D’ailleurs quand je dis que mes camarades ne m’apprécient pas, ce n’est pas totalement vrai. En faite, ils m’aiment bien… ils aiment me voir dégringoler un escalier grâce à ma coordination hasardeuse, ils aiment donner un coup de main à ma maladresse parfois. Ils aiment aussi me voir m’acharner sur un sortilège pour finalement le raté. Mais surtout, ils adorent me taquiner, me rappeler mes origines et faire croître en moi des doutes et des craintes déjà bien présentes.

Il ne s’agit pas là de la même relation avec toute la populace de Poudlard. En général, cela regroupe plus les mâles –et quelques jeunes filles aussi, certaines étant bien plus cruelles que leurs camarades masculins. Mais en temps normal, les demoiselles sont plus tendres avec moi, sûrement l’instinct maternel ou quelque chose du même genre. Elles me voient comme une âme en peine qu’elles aimeraient rassurer, c’est en tout cas ce que m’a avoué l’une d’entre elle. Si cela peut leur faire plaisir… car tout est là : je veux leur faire plaisir. Ces relations, voir ces amitiés trop rares sont précieuses et surtout, j’ai besoin de me sentir apprécié, aimé, même si je ne l’avouerais pas ouvertement, même à moi-même, j’ai grand mal. J’ai tellement l’habitude de me planter dans tout ce que j’entreprend que je suis prêt à supporter bien des choses pour ne pas dégrader l’une de ces relations. Ainsi je suis devenu un ‘ami parfait’, un ‘confident d’exception’. Ce rôle a tendance à leur faire oublier que je suis un homme, un potentiel amant, ce qui aurait été problématique si elles l’avaient toutes occulté, mais certaines ne l’on jamais perdu de vu. A celles-ci, j’offre des moments de cajoleries et de tendresses mérités. Etrangement, ma maladresse n’est plu lorsque je partage leurs draps, à croire que certaines choses sont tout de même bien faites… Alors, je suis celui qu’elles veulent que je sois, toujours dans le but de leur faire au maximum plaisir, de me faire aimer d’elles, même pour quelques instants seulement. Je prends ce qu’on me donne…

Ces quelques amitiés sont pourtant loin de rivaliser avec le reste. Elles ne sont pas assez nombreuses, ni assez fortes pour cela. J’ai bien plus de ‘bourreaux’ que ‘d’anges gardiens’ mais encore une fois, je ne me plains pas. Je ne fais pas réellement grand-chose pour que cela cesse non plus, les laissant faire en pensant depuis toujours –et sûrement à tort- qu’ils se lasseront. Je supporte donc leurs taquineries et leurs brusqueries, je baisse les yeux face à leurs regards hautain et méprisant qu’ils posent sur moi, tout en attendant qu’ils daignent porter leur attention sur autre chose que ma personne. L’impassibilité de mes traits est un atout… certains se lassent rapidement de ne pas déceler de réaction chez moi, mais cela en énerve d’autres également et se sont eux qui se montrent les plus virulents. J’ai pourtant déjà songé à me rebeller mais cette perspective m’est vite apparue comme ridicule. Comment faire preuve de violence lorsqu’on est soit même faible ? et surtout, que pourrais-je faire contre des sorciers connaissant mille et un sortilèges alors qu’à mon âge, je peine encore à faire voler une simple plume… Sans compter que je suis loin d’être téméraire. Méfiant et craintif me correspondent bien mieux.

Il n’est pas difficile de comprendre que je suis de ces adolescents mal dans leur peau. En même temps, je n’ai pas grand-chose pour moi… je ne possède pas ce qu’il faut afin de prétendre à la joie et l’insouciance de certain, et au bonheur des autres. Même physiquement parlant, je ne répond pas aux critères qu'impose le société, qu'elle soit sorcière ou moldue, à moins que cela m'ait échappé... J'ai un visage trop carré, des traits trop durs, des yeux trop inexpressifs, une coupe négligée trop sombre. Je suis également pas assez grand, mon plus grand reget et je suis loin d'avoir développer une quelconque musculature. Je ne suis pas comme ces adolescents complexés par leur physique, je le hais tout simplement, comme je déteste le quotidien de ma vie. J’ai pourtant eu des débuts favorables, je suis né dans un contexte familial idéal. J’ai un père et une mère, tout deux toujours présents, s’aimant chaque jour comme un jeune couple commençant la vie à deux. Ils m’ont désiré, ils m’ont élevé avec amour et tendresse, et ils ont toujours tout fait pour que je ne manque de rien, pour participer à mon éventuel bonheur, même matériellement parlant, bien que l’argent n’ait jamais coulé à flot chez nous. Tout ceci aurait pu être parfait s’il n’y avait pas eu une ombre au tableau, s’il n’y avait pas eu les autres… Ce sont toujours les autres, le problème. Eux et leurs besoins maladifs de médire, de mépriser tout et n’importe quoi. Ainsi, lorsque ma mère cracmol a épousé mon père, les rumeurs sont allées bon train. On disait d’elle, qu’elle l’avait séduite à coup de potion, car jamais il ne l’aurait regardé dans d’autres circonstances. On disait aussi qu’elle avait jeté son dévolu sur lui seulement parce qu’il était de sang pur et qu’elle n’y voyait qu’intérêt. Lesquels ? L’argent était la première réponse… Ce qui semble assez absurde lorsqu’on sait que mon père vient d’une famille aux ressources plus que modeste. Mais cela ne freina pas les mauvaises langues qui insinuaient qu’elle ne cherchait pas l’argent, mais à redorer son nom, celui de sa famille qui avait vu naître une cracmol pour seul descendant.

Mon arrivée aurait dû faire taire leurs médisances, mais au lieu de ça elle a servi à alimenter leurs rumeurs. Je n’étais qu’un stratège, qu’un moyen de retenir un mari dans un mariage bancal. Qu’en savaient-ils ? Absolument rien ! Mais de ça, ils s’en moquaient bien… ont disait même que je n’étais pas de mon père. En réalité, on disait tout et n’importe quoi tant que cela pouvait desservir ma mère et salir un peu plus sa réputation. Toutes ces choses, je les ai entendu très tôt, peut être trop jeune… pas des adultes, bien sûr que non. Mais des enfants de mon âge, qui eux avaient entendu leurs parents en parler. Un enfant ne fait que répéter ce qu’il entend, et comme on leur avait fait un portrait de ma mère immonde, ils étaient tout aussi mauvais avec moi. On comprend pourquoi je suis mal à l’aise à présent en société. Cela fut pire avec les années, surtout que mes pouvoirs ne semblaient pas vouloir se manifester, on a longtemps crié sur tous les toits que j’étais comme ma mère. Quelle ne fut pas leur surprise –et la mienne- lorsque ma magie a montré le bout de son nez deux jours avant la rentrée à Poudlard, école où je pensais ne pas avoir ma place.

Je pensais que les choses s’arrangeraient, que je pourrais même m’ouvrir aux autres, chose que je n’avais pas encore pu faire… mais je me trompais. Mon faible niveau eu vite fait de me faire remarquer et les taquineries commencèrent… doucement au début. Mais cela fut suffisant pour accroître une maladresse déjà présente. Cela eu au moins le mérite de les amuser. Des taquineries on passa aux vacheries et je pu rapidement entendre des choses stupides, comme par exemple que ma faiblesse magique venait de ma mère. Si elle avait été une sorcière, j’aurai été bien meilleur… ‘normal’. Absurde ! Et pourtant, au fil du temps, j’ai fini par y croire. Personne n’avait tant de difficulté que moi, personne ne peinait tant malgré des efforts constants. Alors je me suis dit que ça ne pouvait venir que de ça, et je me suis mit à détester cette mère qui m’avait donné la vie mais prit la magie. On m’a cependant dit une fois, que mon niveau en magie était le résultat d’un manque de confiance. Foutaises ! Sans elle, tout serait plus simple, bien plus simple ! Mes pouvoirs seraient semblables à ceux des autres et ma vie serait tout autre. Je lui en veux tellement, d’être ce qu’elle est… d’avoir fait de moi ce que je suis. Oui, c’est à elle que j’en veux et pas à mes camarades peu sympathiques. Après tout, ils ont raison. Ce qu’ils disent est juste, et qui me dit que je n’aurais pas agis de la même façon si j’avais été à leur place ? Ils ne font qu’exploiter ma faiblesse, certains plus que d’autres, à l’image de Puck Cooper. Cooper... le pire de mes bourreaux et pourtant il est celui que j'admire le plus. Sa perfection n'a de cesse de m'impressionner et de me faire me rendre compte à quel point je suis insignifiant.

Ces derniers temps, je trouve que les choses ont empiré… cela est sûrement dû au fait que nous sommes à présent coupés du reste du monde, cela excite les nerfs de certains. Moi, cela m’effraie. Pas le fait qu’on puisse être d’autant plus sur mon dos, non… je parle de tous ces événements, de cette soit disant confrérie qui aurait vu le jour à l’intérieur même du château. S’ils sont réellement ce que je crois, ce que les bruits de couloir prétendent, alors dois-je m’inquiéter du sort que l’on peut réserver à une personne comme moi, la progéniture d’une cracmol ?