» Cartes sur Table

Un immense couloir s’ouvrait devant elle. Il était désert et cela ne manqua pas de la réjouir. Magnolia posa son pied sur la dernière marche de l’escalier. Lorsqu’elle commença à marcher, ses chaussures émirent de légers « Tap ». Pour qu’elle puisse les entendre, le couloir devait être extrêmes silencieux. Cela la conforta dans son idée qu’elle était seule. La jeune fille marcha un peu en suivant les lignes que les dalles dessinaient au sol. Elle rêvassait comme elle en avait l’habitude. Sachant que réfléchir ici ne lui porterait pas préjudice, elle s’y donna à cœur joie. Elle s’empêchait de le faire pendant les cours, car il était évident que ses professeurs ne le tolèreraient pas. Dorénavant, elle essayait de s’en empêcher aussi lorsqu’elle se baladait. La dernière fois qu’elle l’avait fait, elle avait bien cru mourir dans un placard. Ses yeux jusqu’alors dans le vide s’emblèrent s’éveiller quand elle arriva à la hauteur d’une fenêtre. Cette fenêtre donnait sur le parc. Le soleil était déjà bas à l’horizon, mais cela n’empêchait pas ses derniers rayons de l’éblouir. En plissant légèrement les yeux, la demoiselle s’avança er s’appuya sur le rebord. Elle observa attentivement ce qui se passait cinq étages plus bas. Elle ne distinguait pas grand monde. En jetant un rapide coup d’œil à sa montre, elle s’aperçut que c’était normal.

Il était sept heures. Même les élèves qui avaient l’habitude de trainer savaient que l’heure du diner était proche. Ils prenaient donc tous le chemin de la Grande Salle, où les attendait déjà les fameux plats de Poudlard. Magnolia les aimaient bien aussi ces plats. Le mot était d’ailleurs trop faible, elle les adorait. Et elle devait faire un gros effort pour se forcer à rester là ou elle était. En tant que gourmande de première catégorie, elle n’aimait pas arriver en retard aux repas. Mais d’un autre côté, quand les élèves arrivaient, ils faisaient encore plus de bruit qu’une fois assis à manger. Et déjà, ça c’était monstrueux. Mais son estomac n’était pas d’avis d’attendre et exprima vivement son mécontentement. La jeune fille baissa les yeux sur son ventre et avec un soupir, elle se mit à marcher vers les escaliers. A quoi cela servait-il qu’elle soit monté jusque là, pour y rester à peine une dizaine de minutes ? Elle se jura que la prochaine fois, elle regarderait l’heure avant de faire quelque chose d’aussi bête. Elle savait aussi que c’était des paroles en l’air, la prochaine fois aussi elle oublierait. Elle oubliait toujours ce genre de choses. Cela dit, elle préférait oublier ça que ses devoirs, cela serait nettement plus gênant.

Une fois dans le hall, Magnolia ne put s’empêcher d’humer l’air. Même lorsque l’on n’était pas à proximité de la Grande Salle, on sentait l’odeur de la nourriture à plein nez. Sans véritablement regarder devant elle, se fiant à son odorat, elle arriva dans la grande salle. Plusieurs personnes la regardèrent étrangement… Il était vrai que marcher les yeux fermés pouvait paraitre bizarre. Mais la demoiselle Greystones s’en fichait comme de sa première patacitrouille. Elle se dirigea vers la table des Poufsouffle où ses amis étaient déjà installés. Elle s’assit à côté d’Oliver qui sembla à peine le remarquer. Il avait le nez dans son assiette et Ellen, en face de lui, le regardait avec un air dégouté. Elle prit un air ravi lorsque son amie s’installa. Et cette dernière su immédiatement, qu’elle n’avait pas finit de l’entendre parler ce soir-là. Elle n’avait rien contre Ellen, elle l’aimait beaucoup au contraire mais… Ce qu’elle pouvait être bavarde ! Elle ne pouvait pas s’arrêter. On pouvait la lancer sur n’importe quel sujet, elle pouvait tenir des heures. Alors lorsqu’elle avait un bon sujet, cela pouvait durer encore plus longtemps. La lueur dans ses yeux ne trompait pas, elle avait découvert quelque chose qu’elle trouvait important. Magnolia étouffa un soupir de frustration et avec un sourire forcé, elle se tourna vers elle.

MAGNOLIA « - Alors Ellen, passé une bonne fin d’après midi ? »
ELLEN « - Oui. Tu ne devineras jamais ! »
OLIVER « - Fo pas attenchion Manchy. Chest des conn’ies. »
ELLEN « - Tu es dégoutant. »
MAGNOLIA « - Allez, vas-y, racontes… »

La jeune fille voyait très bien qu’Ellen peinait à contenir ce qu’elle avait à dire. Autant qu’elle commence tout de suite, avec un peu de chance, elle serait tranquille dans environ deux heures. Elle préférait être à la fois optimiste et pessimiste dans ces cas là. Elle ne voulait pas tenter l’optimisme car elle risquait d’être très déçue. Quand au pessimisme, ce n’était pas la peine d’y penser, Magnolia n’était pas quelqu’un qui aimait penser ainsi. Elle préférait espérer que désespérer. Elle trouvait cela plus vivable. De toute façon, elle n’était pas forcée de l’écouter. De simple « Hummm… » ou des « Nan ! » de temps en temps et le tour était joué. Pas la peine de lui parler beaucoup. De toute façon, on ne pouvait pas tout faire en même temps : parler et manger. Et évidement, elle préférait de loin manger que de participer activement à la conversation. Bien entendu, elle savait quel genre de conversation il fallait écouter et lesquels n’en avaient pas besoin. Si Ellen venait la voir en pleurs, même en plein milieu d’un repas, il était probable qu’elle en décroche. Mais ce n’était pas le cas. Pour le moment la Poufsouffle avait les yeux grands ouverts et ses mains qui faisaient de grands gestes. Elle colportait des ragots. Et ce n’était pas vraiment la tasse de thé de Magnolia.

ELLEN « - Et là, tu vois, ils… »
MAGNOLIA « - On est quel jour ? »
ELLEN « - Pardon ? »
MAGNOLIA « - On est mardi ? »
ELLEN « - Heu… Ouais… »
MAGNOLIA « - Je suis en retard. »

C’était une simple constatation. Elle adressa un sourire d’excuse à Ellen qui la regardait avec un air perplexe. Magnolia l’avait coupé en plein dans son récit mais, il était déjà neuf heures, et elle avait rendez vous avec Lynn à moins le quart. Elle ne prit pas la peine d’expliquer la situation à son amie. Celle-ci était bien asse intelligente pour comprendre ce qui se tramait. Elle levait déjà les yeux au ciel. Elle ne comprenait pas comment un jeu de carte pouvait être plus important que ses histoires. Et la jeune Greystones n’avait aucune envie de lui dire la vérité : ce qu’elle racontait n’avait absolument aucun intérêt. Elle se chaussa en quatrième vitesse en rentrant ses lacets dans ses baskets, sans les nouer. Enfila un sweat qui pendait sur le dossier d’une chaise et se rua dehors. Les deux jeunes filles avaient rendez vous dans les cuisines, c’était plus motivant de jouer avec des trucs à manger à disposition. De plus, en cas de soucis, Magnolia s’était engagée à rapatrier Lynn chez les Poufsouffle. La salle commune n’était pas loin du tout et cela constituait un grand avantage. Lorsqu’elle arriva devant le tableau qui représentait des fruits, elle chatouilla la poire et entra rapidement avant de risquer de se faire prendre par un préfet. La Gryffondor était déjà là, évidement.

MAGNOLIA « - Merci, notre partie de carte m’a permis d’échapper à une discussion longue et ennuyeuse… »

La demoiselle sortit son jeu de carte de sa poche de jean et s’assit sur un des bancs. Elle trouvait ça étrange de s’assoir sous la table des Gryffondors. Elle imaginait sans peine la vue différente qu’ils devaient avoir de là. Reportant son attention sur les cartes, elle commença à mélanger avec un sourire.

Magnolia esquissa un sourire. La Gryffondor qui était assise sur le banc de la table en face de la porte, finissait de manger un macaron. Et vu les miettes éparpillées sur la table, cela ne devait pas être la première chose engloutie. Encore une chose que les deux jeunes filles partageaient, elles aimaient manger… Pas forcement diététique. La Poufsouffle s’avança vers la table et posa ses cartes sur la table. Elle était vraiment ravie d’être ici plutôt qu’en compagnie d’Ellen. Parce qu’au moins, même si elle ne parlait pas beaucoup non plus, elle avait moins de quoi s’occuper l’esprit. Lorsque Lynn se fut poussé pour la laisser s’assoir, elle commença à mélanger les cartes tout en mâchonnant un macaron à la framboise. Lorsqu’elle eut terminé de mélanger le paquet, elle se rendit compte qu’inconsciemment, elle avait en avait avalé trois. Les elfes de maisons de Poudlard étaient décidément d’excellant cuisiniers. Décidant de changer de gâteau, elle attrapa un muffin. Puis, elle commença à disposer les cartes pour pouvoir jouer. Elle rit lorsque Lynn manifesta son impatience. Il était vrai qu’elle était très en retard ce soir. En fait, elle n’était jamais très ponctuelle tant que ce n’était pas pour aller en cours. Elle trouvait toujours un moyen de trainer. Mais si d’habitude elle avait cinq minutes de retard, cette fois, elle en avait dix de plus.

Ce soir, Magnolia avait très envie de jouer à un jeu nommé le « Président »… Ou moins élégamment le « Trou du cul ». Peut importait les noms, un jeu était un jeu. Elle se souvenait avoir passé de merveilleux après midi avec son voisin moldu à jouer à ce jeu. Evidement, elle ne pouvait pas se permettre de sortir un jeu d’échecs sorciers devant lui. Elle sortait donc le jeu de cartes que lui avait donné sa grand-mère. Et c’était son voisin qui se chargeait de lui apprendre à jouer. Il s’étonnait toujours qu’elle ne connaisse pas de jeux de cartes. Et pour cause, lui les connaissaient quasiment tous. Du poker au Carré Américain en passant par la Dame qui vaut zéro, tout était passé. Mais Lynn ne savait pas que Magnolia avait eut elle aussi un professeur pour apprendre à jouer. Comme disait son père : « Tout ce qui est un jour apprit doit être un jour enseigné ».

MAGNOLIA « - Je pensais qu’on pourrait jouer au Président… Tu te souviens comment on joue ? »

Si elle ne se souvenait pas, ce n’était pas un problème, la demoiselle Greystones savait les règles d’un bon nombre de jeux sur le bout des doigts. Elle avait une mémoire très performante que beaucoup de moldus qualifiait de « mémoire photographique ». Elle se souvenait de tout ce qu’elle lisait, même si ce n’était qu’une fois. Et ça ne l’ennuyait absolument pas, se souvenir de la leçon sur laquelle on a une interrogation, alors qu’on ne l’a lut qu’une fois, est plus que pratique. Son voisin lui avait écrit tout ce qu’elle devait savoir sur certains jeux et depuis, elle s’en souvenait. Alors que cela devait faire au moins cinq ans qu’il l’avait fait. Une fois les cartes distribuées, Magnolia tendit la main vers Lynn pour lui signaler que c’était à elle de commencer.

Cela se passait toujours ainsi et ce depuis un moment. Trois ans en réalité… La Poufsouffle s’en souvenait très bien. C’était la première fois qu’elle prenait le Poudlard Express. S’il lui avait semblé impressionnant et excitant au départ, au bout d’une heure à se tourner les pouces, elle ne ressentait plus aucune excitation à son égard. C’est alors qu’elle s’était souvenue qu’elle avait encore ce fameux jeu de carte dans sa poche. Jeu moldu que lui avait donné sa grand-mère née moldue, une dizaine d’année plus tôt. Grâce à son voisin, elle savait comment s’occuper avec un jeu de carte sans pour autant devoir avoir un adversaire. Un solitaire, voilà ce qu’elle faisait lorsqu’une jeune fille entra. En un instant, le compartiment était passé de silencieux comme la mort à bruyant comme Zonko, un jour de sortie d’élève de Poudlard à Pré-Au-Lard. Magnolia ne savait pas comment répondre à Lynn, elle ne savait pas par où commencer… Elle ne se souvenait déjà plus de sa première question… Ni de la dizaine qui a suivit d’ailleurs. Finalement elle trouva la solution, elle éleva la voix pour faire taire la Gryffondor et commença à lui expliquer ce qu’elle faisait. Depuis, elles s’étaient retrouvées souvent pour jouer. Magnolia lui faisait découvrir toujours de nouveau jeu et finalement, elles se retrouvèrent toutes les deux dans les cuisines, chaque mardi soir. C’était tellement habituel que cela ne surprenait même plus les elfes.

Ce fut à la demoiselle de jouer avant qu’elle ne s’en rende compte. Elle avait oublié qu’une partie à deux était aussi rapide. Elle avait pris l’habitude jouer avec son voisin et ses cousins, qui était en vacances à Dublin pendant l’été. Résultat, ils étaient six à jouer. Pour certain jeu, c’était vraiment bien. Peut être qu’un jour Magnolia ou Lynn inviteront d’autre personne à jouer aux cartes. Après tout, plus on est de fous, plus on rit n’est-ce pas ?

MAGNOLIA « - On devrait peut être inviter des gens à nos parties de cartes, un jour. Certains jeux ne sont pas très amusants à deux. »

Bon évidement, il ne fallait pas inviter n’importe qui… Il fallait inviter des gens qui pourrait facilement garder le rendez vous secret et qui savaient jouer aux cartes. Parce qu’apprendre toutes les règles à une personne était une chose. Les apprendre à une dizaine de personne, s’en était une autre. Il fallait donc trouver des élèves de Poudlard qui vivaient suffisamment avec des moldus pour avoir apprit à jouer aux cartes. Parce qu’il était évident qu’un enfant sorcier de sang pur n’allait pas s’amuser à apprendre tout ça. Même elle qui était simplement de sang mêlée ne l’aurait jamais appris si ses parents ne vivaient pas en banlieue de Dublin, entourés de voisins moldus. D’ailleurs être entouré de moldus à longueur de temps pouvait se révéler très drôle. Ses parents devaient aller travailler tout les matins en voiture, comme tout le monde. Sauf que Dublin/Londres en voiture, c’était assez long. Ils abandonnaient donc leur voiture sur une petite route de campagne déserte, comme il y en a tant en Irlande, et ils transplantaient seulement après… Le quotidien des Greystones était remplis de petites choses comme ça qui semblait étrange à n’importe quel sorcier mais indispensable pour n’importe quel moldu.

Lynn réclamait un rafraichissement de mémoire concernant le président. Il était vrai que ce n’était pas le jeu auquel elles jouaient le plus souvent. C’était justement pour ça que Magnolia voulait y jouer. Jouer toujours aux même pouvait devenir ennuyeux. Il fallait savoir varier et apprécier ce changement. Comme sa mère le disait si bien : « Si ça tombe dans la routine, c’est finit. Jamais plus ce ne sera aussi drôle. ». Bon, elle doutait beaucoup que sa mère parlait de jeu de carte en disant cela, mais elle trouvait que ce conseil ne s’appliquait pas seulement aux relations amoureuses. Les imprévus mettaient un peu de piquant et rendait les choses plus intéressantes. Un jeu de carte auquel on ne joue jamais l’est souvent d’avantage que les autre, car on ne le connait pas bien. On fait des erreurs, on rit de ses idioties et on apprend. Et même si la Poufsouffle le connaissait bien ce jeu, enseigner était intéressant aussi. Bref, changer les habitudes avait toujours des avantages. La jeune fille avait les cartes dans les mains lorsque les elfes de maison débarquèrent. Ils avaient dans les mains des breuvages, tous aussi appétissants les uns que les autres. Elle pouffa de rire et se disant que ce n’était pas poli de se moquer d’eux, elle arrêta et afficha à la place un grand sourire. En effet, les elfes avaient mal comprit Lynn et ils avaient amenés des rafraichissements.

Imitant son amie, la demoiselle attrapa une des boissons apportées par les elfes. C’était une limonade à la citrouille. Elle trouva assez incroyable le nombre de choses que les sorciers faisaient à la citrouille. Des limonades, il y en avait aussi chez les moldus, vu qu’elle en buvait chez son voisin. Mais elle était quasiment sûre qu’il n’y en aurait jamais au gout de légume orange… D’ailleurs, rien qu’au légume tout court, cela devait être assez rare. La Poufsouffle porte le verre à ses lèvres et ferma les yeux. C’était tout simplement délicieux. Pour elle qui était une grande gourmande, c’était presque un supplice. Elle allait devoir se contrôler pour ne pas dévaliser le stock de la cuisine. Pour se contenir, elle engloutit un macaron à la banane. Etrange mais pas mauvais… Et elle disposa les cartes sur la table pour commencer à jouer. Elle fit signe à Lynn que c’était à elle de commencer. Le jeu du président avait un commencement très simple.

MAGNOLIA « Il faut que tu mettes la carte la plus petite dont tu disposes. Sachant que c’est le deux la plus forte et le trois la moins forte. »

Effectivement, rien de compliqué pour commencer. Mais elle voyait que la Gryffondor était un perplexe. Il était vrai que dans jeu, l’ordre des cartes était un peu étrange. Le était rarement la plus petite carte, et encore moins au profit du deux. Cela devait d’ailleurs être le seul jeu de carte ou le deux était la plus grande carte pouvant être jouée. Mais bon, c’était ce qu’il y avait de plus dur à retenir le concernant. Donc, de là a commencer à dire qu’il était compliqué, il y avait de la marge. Mais c’était également le genre de jeu qui était plus drôle à plusieurs. A deux, c’était un peu trop rapide. Un peu comme le carré américain… Son voisin lui a dit que ce jeu s’appelait aussi « Unu », ou un truc du genre. Et à deux, ça allait vraiment très vite… D’où la demande de Magnolia d’inviter des gens un mardi prochain.

LYNN « Mh tu disais quoi ? Ah oui, inviter du monde… Bah écoute, je sais pas trop. »

Magnolia regarda la Gryffondor attentivement, celle-ci réfléchissait. Et la jeune fille savait à quoi. Ca changerait cruellement de ce qu’elles avaient l’habitude de faire. Venir dans les cuisines jouer aux cartes, fraudant le règlement de l’école au nez à la barbe des préfets et des professeurs. Si elles invitaient n’importe qui, cela allait être problématique… Les gens vraiment très maladroits qui devaient venir de loin, comme les Gryffondor et les Serdaigle, risquaient de se faire remarquer sans le vouloir. Et puis il y avait ceux qui trouveraient certainement plus drôles de les dénoncer que de jouer aux cartes. Mais bon, ceux là, ils se flairaient d’assez loin. Et puis, de toute façon à ce genre de réunions, on n’invitait surtout des amis, pas des gens rencontré dans le couloir. Enfin… Ca pourrait être drôle… « Hey salut ! Je te connais pas, mais si tu veux venir jouer aux cartes dans les cuisines ce soir, t’es le bienvenu ! ». La jeune fille rit de sa propre bêtise avant de se rendre compte qu’elle devait avoir l’air idiote à rire toute seule.

MAGNOLIA « On pourrait jouer au poker… C’est nettement plus drôle à plusieurs qu’à deux. »

Le poker à deux devait être l’un des jeux les plus ennuyeux qu’elle connaissait. Autant à plusieurs c’était vraiment très amusant et distrayant, autant à deux c’était archi-nul. Elle y avait joué pendant l’été avec son voisin et ses cousins. Elle avait rarement passé de meilleures soirées… Même si les billets venaient d’un autre jeu de société. Ce jeu était vraiment étrange d’ailleurs et Magnolia préférait ne pas y jouer tant elle avait peur de faire des choses idiotes. Déjà que son voisin s’étonne qu’elle n’ait pas telle ou telle chose chez elle, qui semble indispensable à un moldu. Par exemple un micro-elle-savait-plus-quoi et un autre machin eklectique qui permettait d’aller sur les sites des gens. Inutile de lui demande ce qu’était un site, elle ne savait pas vraiment. La famille Greystones avait une voiture, une télé et le téléphone pour faire illusion auprès des voisins. Mais leur consommation d’eklecticité était quasi nulle. Il n’en avait pas besoin, tout fonctionnait grâce à la magie et les seuls coups de téléphone qu’ils recevaient étaient des erreurs.

LYNN « Ce serait chouette mais faudra faire attention à qui on invite ! Imagine qu’ils caftent… »

Effectivement, s’ils venaient à cafter, ce serait beaucoup moins drôle. Non seulement elles écoperaient d’un grand nombre d’heures de colle, mais en plus, le sablier de leur maison respective baisserait sans doute beaucoup. Surtout si c’était quelqu’un comme le professeur McGonnagal qui leur enlevait… Ou Rogue d’ailleurs… Et elles n’étaient pas prêtes de pouvoir se retrouver à nouveau pour jouer aux cartes. Certainement pas dans les cuisines en tout cas. Adieu macarons, patacitrouilles, muffins et limonade à la citrouille. Magnolia pleurerait presque, rien que d’imaginer qu’elle ne puisse plus aller dans les cuisines.

MAGNOLIA « Evidement, cela va de soit. A toi de jouer. Faut inviter des amis en qui on a confiance… »