Une autre soirée plongée dans un livre aussi palpitant soit-il..

Spoiler:

Le soleil se couche sur l'enceinte de Poudlard. Les derniers rayons du soleil terminent leur ascension en réchauffant l'atmosphère. Tandis que le repas s’achèvent pour certain, remplissant leur ventre de cuisines tout aussi onctueuse soit-elle, d’autres sont tout aussi loin de ce plaisir gourmand, un plaisir tout aussi bien qu’une repas. La bibliothèque semble totalement vide, au premier plan. Au second plan, traîne une sage élève, frôlant les étagères, les cuisses contre son ventre, le livre sur les genoux. La chevelure blonde & bouclés de la créature cache les trois quarts de son visage, ne laissant apparaître qu’une de ses prunelles noisettes. Son teint livide laisse apparaître quelques courbes de fatigue. Ses pommettes se creusent, & de fines cernes apparaissent sous la finesse de ses yeux. L’odeur des livres enivre la jeune fille dans la lecture qu’elle ne peut arrêter. La passion de cet art semble inévitable pour la sorcière.

Le blason vert & argent des Serpentard trône sur sa cape noire. Ses longs cheveux recouvrent le haut de sa cape, & cachent le haut de son corps –sa nuque, son cou, sa poitrine-. Solitaire, la jeune Serpentard admire avec un regard infligeant le livre. Il est totalement vrai de dire qu’elle n’a jamais considéré un humain comme elle considère un livre. Passionnant, énigmatique, impassible, de tous les genres possibles, voilà comment elle considère un livre. Autant dire qu’il est possible de considérer Camélia Jude Faddins de la même manière. Tout autant mystérieuse, la jolie Serpentard ne dévoile en rien ce qu’est sa vie, restant toujours aussi renfermée sur elle-même. Il s’avère qu’elle semble enivrée par un livre sur les cours de défense contre les forces du mal. Pourquoi se referme donc t-elle sur le fait d’étudier, pour cacher toute cette souffrance intérieur ? Pourquoi reste t-elle aussi solitaire, sauvage, insensible, & parfois totalement incontrôlable ?

Les dizaines d’étagères de la bibliothèque engouffre la jeune insociable dans un cercle imperturbable. En effet, la bibliothèque de Poudlard semble si grande qu’il est parfois dur pour les inhabitués de s’y retrouver. La plafond voûté créer une sorte de sphère totalement inviolable, qui donne un aspect tout aussi effrayant & étrange de la pièce. C’est tout à fait possible de considérer cette pièce d’étrange, en voyant les immensités que peut cacher un livre. De la magie blanche en passant par la magie noire, des potions guérisseuses aux potions mortels, des créatures magiques les plus adorables possible, aux plus effrayantes, & j’en passe. Mais alors, après tout ce que je viens de vous raconter, pourquoi quelqu’un s’infiltre dans la bibliothèque, cet inconnu, autre que Camélia, ouvrant la porte de bois avec une férocité surprenante.

Le bruit sourd qui vient d’enfreindre le silence, s’avère venir de la porte. Le livre de Camélia tombe sur le sol en un bruit résonnant avec souplesse dans la pièce. Une silhouette apparaît à l’entrée de la porte, mais Camélia, assise à plusieurs dizaines étagères de là ne la perçoit pas. La porte se referme sur la silhouette, & des bruits de pas résonnent dans la pièce. Le pouls de la jeune Serpentard s’accélère en martelant violemment sa cage thoracique. Son visage quant à lui, reste totalement insensible à cet individu, chassant la moindre trace de vie dans la bibliothèque. Les deux mains posés sur le sol glacé, Camélia écoute avec beaucoup d’adresse les bruits de pas, se rapprocher d’une vitesse fulgurante de l’étagère où elle se trouvait. Scotchée, totalement imprenable, la jeune femme reste là, sans bougée, sans ne pouvoir faire un seul mouvement, la bouche entre-ouverte, les yeux légèrement plissé par la lumière aveuglante, s’approchant de l’étagère derrière elle.. La silhouette s’approche, la lumière l’aveugle complètement, malgré quelques mèches de cheveux, caressant avec délicatesse ses cils.

- Cela ne sert à rien de m'exploser les yeux avec ta lampe. Rétorqua avec froideur la jeune Serpentarde à l'inconnu.

[HJ : Désolée, c'est un peu court mais je suis légèrement rouillée ^^. Je te laisse tourner la suite à ton aise, je ne sais pas comment ton personnage réagirait, si elle resterait calme ou pas, donc, à toi.]

Miley était tranquillement assise dans un fauteuil, dans la Salle Commune de Serdaigle. Elle termine ses devoirs, même si elle a déjà terminé ceux qu’elle avait à rendre pour le lendemain. N’ayant rien de mieux d’autre à faire, pourquoi ne pas s’avancer ? Elle savait qu’elle était jeune et devait donc mettre toutes les chances de son côté pour ne pas avoir une mauvaise remarque. Trempant une nouvelle fois sa plume dans l’encrier, elle entreprit de coucher de nouveaux mots sur ce parchemin déjà bien rempli. Les personnes qu’elle connaissait à Poudlard, de simples amis pour la plupart, trouvaient que Miley en faisait trop. Maintenant qu’elle était admise dans cette école, il ne lui était plus nécessaire de travailler comme une acharnée pour prouver qu’elle en était capable – ce qu’elle avait dû faire tout le long de sa première année. Mais Miley avait peur. Elle ne voulait pas retourner chez elle, malgré ce que ses parents pensaient. Stefan avait droit à Poudlard, pourquoi pas elle ? Pourquoi serait-il avantagé ? Non, elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour ne pas être renvoyée chez elle. Mais ça, bien entendu, elle ne l’avait avoué à personne ici. Peu de personnes connaissaient l’histoire de Miley ou ce qu’elle ressentait, elle restait souvent fermée et dés qu’elle avait un problème, elle préférait aller pleurer dans un endroit isolé.

C’est sans doute pour cela que Miley travaillait autant, aussi. Se noyer dans le travail était une bonne manière d’oublier après tout, non ? Elle était toujours souriante et optimiste et ne se laissait jamais déprimer, ce n’était pas qu’une image qu’elle montrait. Bien sûr, comme tout le monde, elle a des secrets et des choses qui lui font honte, mais elle fait avec. C’est en pensant à ça qu’elle remarqua qu’elle avait arrêté d’écrire et qu’elle regardait le plafond étoilé de la Salle Commune. Voilà pourquoi elle ne travaillait jamais ici : les étoiles la déconcentraient, la faisaient rêver et penser. Se ressaisissant, Miley rassembla ses affaires, jeta le tout dans son sac de cours et passa le heurtoir en forme d’aigle puis descendit les escaliers de la Tour abritant la Salle Commune. Elle prit ensuite la direction de la Bibliothèque, seul endroit où elle pourrait travailler tranquillement et sans être déconcentrée – à cette heure, tous les élèves de Poudlard devaient manger ou rôder dans le Parc.

Après une vingtaine de minutes à marcher dans les couloirs, descendre des escaliers, éviter les endroits où elle s’attirait toujours de sales remarques, Miley arriva dans la Bibliothèque. Ou « près de la Bibliothèque » serait le terme plus juste. Car si elle avait été dans la Bibliothèque, elle n’aurait pas eu une telle peur en entendant un petit bruit produit par on ne sait quelle chose ou personne. C’est pour cela qu’elle avait ouvert la porte avec autant de brusquerie, craignant que ce soit encore un élève épiant les « grosses têtes » pour les emmerder par après. Bon, d’accord, ce n’était pas que pour ça mais la raison est, en elle-même, peu importante. Bref, revenons-en à notre petite Miley. Maintenant qu’elle était dans la Bibliothèque, elle remarqua que toute source de lumière était éteinte. Pas une seule torche, rien du tout. Elle sortit donc sa baguette et murmura un « Lumos » pour pouvoir se diriger dans cette pénombre grandissante. Elle savait que la lumière viendrait par après, le Soleil se couchait à peine, mais elle détestait être dans le noir lorsque la salle était si grande que ça. Elle se dirigea alors vers une table légèrement éclairée par le Soleil et sortit toutes ses affaires, elle remarqua alors qu’elle avait oublié un livre. Le plus vite possible, elle se dirigea vers une rangée, puis une autre. Mais quelque chose ou quelqu’un était là, par terre, contre les étagères. S’avançant, elle remarqua qu’il s’agissait d’un élève mais trop tard car la lumière de sa baguette avait aveuglé l’élève en question. La jeune fille, un élève de Serpentard, lui parla froidement en lui ordonnant de descendre cette lumière aveuglante. Miley éteignit directement sa baguette et s’adressa alors à la jeune fille sur un ton d’excuse :

- Miley - Pardon, désolée. Je n’avais pas vu qu’il y avait quelqu’un, je pensais qu’il s’agissait d’un sac de cours et n’ai pas pu réagir avant de voir clairement…

La lumière aveuglante se retira brusquement du visage de Camélia. Une voix féminine & totalement mielleuse s'accapara du silence qui régnait sur la somptueuse pièce. La jeune Serpentarde trépigna d'impatience, à la vue du blason bleu de la Serdaigle. Ses yeux noisettes dévisagèrent avec méfiance la jeune femme en face d'elle. Ses longs cheveux bruns dégringolaient le long de ses épaules, tandis que ses grands yeux bleus en amandes, fixaient avec douceur la jeune vert & argent. Le regard de Camélia se durcit, ne laissant apparaître aucune trace ni de remords sur ce qu'elle allait dire. Le regard expressif de la jeune Serdaigle ne submergeait en aucun cas la jeune Serpentarde sans pitié, totalement avide de la méchanceté gratuite dont elle aime faire preuve. Insociable, la jeune Camélia ne tardera pas à dévoiler sa personnalité, remettant parfois violemment des innocents à la place où ils doivent être. Ses mains se crispèrent contre ses cuisses, sa tête remonta férocement en un craquement de cou, & ses yeux fixèrent avec une certaine méchanceté, mêlé à une douceur passagère, le délicieux regard de Miley.

- Parce que j'ai une tête de sac de cours ? Déclara la jeune vert & argent d'un ton acide à l'inconnue.

Le rire jaune de Camélia résonna avec froideur dans toute la bibliothèque. D'un main, elle extirpa le livre qu'elle était en train de lire du sol de marbre, tentant de le réouvrir sans prêter la moindre attention à l'inconnue, debout en face d'elle. Résolument décidé à en conclure que cette histoire était terminée, Camélia ne lança que quelques esquives de regards à la jeune Serdaigle, en un sanglant de curiosité. Voyant la jeune Serdaigle, abasourdi, où ne serais-ce que stupéfaite pas la réponse de la vert & argent, Camélia attendit d'un air faussement chaleureux la réponse de Miley. Certaines personnes voyant Camélia pour la première fois, seront stupéfaits par sa manière d'être. D'autres tenteront d'y rétorquer. D'autres essayeront de briser la carapace tapie sur la jeune Serpentarde, tandis que d'autres abandonneront, pensant que cette jeune femme n'est qu'un cas parmi tant d'autres. Camélia rit intérieurement à l'idée de savoir dans quelle voie la jeune inconnue ira. Mettant à l'épreuve avec une férocité étonnante toutes les personnes tentant de parler à Camélia, la jeune femme s'en amuse. Parfois même trop. Sa méchanceté gratuite en devient totalement invivable, & risque même parfois de briser des gens. Mais totalement sans pitié, Camélia prend même le temps d'y rajouter une jolie nouvelle couche.

- J'ai eut la politesse d'éteindre ma baguette pour ne pas abimer tes jolies pupilles chérie, alors tente d'en faire de même.

Encore une fois, Camélia rit de ses répliques. Elle ne cherchait pas à se rendre supérieur aux autres, elle tentait juste de cacher sa vraie personnalité, pour en aucun cas montrer la banalité dont elle peut faire preuve. Serpentarde dans l'âme, elle reste fière de sa maison, d'être une sang-pur, & surtout, de haïr les sangs-de-bourbes.

Totalement impassible, la jeune Serpentarde se replongea dans son livre. Se préoccupant plus des BUSES que d'autres choses, elle se remit à feuilleter le livre, ne prêtant guère attention à a Serdaigle, & attendant une mince réponse tout au plus. Se concentrant sur son livre, elle savait pertinemment que si elle avait ses BUSES, ses parents prêteraient au moins une minuscule attention envers elle, ce qu'ils ne faisaient guère souvent. Jude & Philipp Faddins semblaient trop occupés par leur préoccupation, leur emploi, que par le propre intérêt de leur fille. Totalement dépourvue d'amour depuis son enfance, Camélia a appris à ne pas en donner aux autres, tout comme ses parents ont fait pour elle. Totalement hermétique à tout ce qui l'entoure, elle semble renfermée dans sa bulle, se fichant du monde qui l'entoure.

Miley attendait la réponse de l’élève se trouvant devant elle, se préparant à tout et n’importe quoi. Les disputes, elle en avait l’habitude. Surtout entre les Quatre Maisons de Poudlard. Pour l’instant, elle se demandait pourquoi tout cela existait, pourquoi les élèves de telle maison se disputaient automatiquement avec les élèves de telle autre maison. C’est vrai, après tout, toute personne est unique, non ? De ce côté-là, les Maisons de Poudlard étaient peut-être un peu trop catégorique selon Miley. Mais elle ne pouvait pas vraiment juger, si ça se trouve, les élèves ne sont pas répartis selon des critères fermés et il y a des nuances de caractère, même si on retrouve chaque fois un trait de caractère attitré à telle ou telle Maison. Miley trouvait cela désolant. Pourquoi tout le monde ne pourrait pas tout simplement s’aimer ? Ou plutôt, discuter au lieu de se battre et de monter sur ses grands chevaux directement ? Cette solution éviterait pas mal de dégâts et les gens seraient beaucoup plus heureux, elle en était certaine. Mais bon, même si Miley souhaitait changer le Monde, éradiquer la méchanceté de celui-ci, elle savait que ce n’était pas possible. Et elle devait faire avec, que cela lui plaise ou non.

L’élève de Serpentard que Miley venait d’aveugler sans le faire exprès lui répondit après l’avoir fixée et dévisagée pendant un moment. Moment qui semblait étrangement long pour cette dernière. Miley n’aimait pas les silences prolongés, ça la mettait mal à l’aise, elle se sentait presque de trop ou pensait avoir dit quelque chose qui ne fallait pas à chaque fois. Enfin, à quelques exceptions près. Elle faisait tout son possible pour les éviter lorsqu’elle était avec des amis. En revanche, si elle était avec des gens qu’elle ne connaissait pas, elle était plus silencieuse. Mais ici… C’était différent. Elle ne voulait pas se taire ou se faire marcher sur les pieds comme avec tous les autres élèves auxquels les élèves de Serpentard s’en prenaient. Si cette fille lui répondait, Miley était bien décidée à ne pas se laisser faire sans pour autant descendre aussi bas qu’elle dans ses remarques. Cette jeune femme avait un problème avec elle ? Alors elles parleraient. Il n’était pas question que Miley laisse passer une occasion de régler les choses par la discussion, elle était convaincue que tout le monde avait une part de gentillesse en soi, aussi profondément ancrée soit-elle. C’était décidé, elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds comme cela avait été le cas dés son entrée à Poudlard, elle avait acquis un peu de répondant et un tout petit peu d’assurance, ça devrait aller, non ? De toute façon, elle n’avait pas le choix, il fallait qu’elle réponde, là, maintenant. L’élève de Serpentard venait de lui lancer une remarque attendue et attendait une réponse de la part de Miley.

- Miley - Ta tête, non. En revanche, le corps recroquevillé comme ça, un peu oui.

Miley n’avait pas dit ça méchamment. Au contraire, elle souriait et montrait bien à son interlocutrice qu’elle ne se laisserait pas marcher sur les pieds comme les autres élèves. Eh oui, elle était peut-être un peu jeune mais apprenait vite à répondre ou à se débrouiller, il le fallait bien si elle voulait « vivre » ici sans encombres, sans avoir des journées gâchées bêtement dans le château aussi merveilleux qu’était Poudlard. Malheureusement, ici, Miley sentait que ce n’était pas gagné d’avance. Elle voyait déjà le scénario, comment seraient les prochains jours ou les prochains mois selon l’issue de la discussion dans cette bibliothèque assombrie. Elle serait gentille avec cette élève et les élèves de Serdaigle ne la comprendraient pas. Ou alors elles continueraient à se lancer des remarques du même genre que celles-ci et qui sait ? Peut-être qu’une amitié assez étrange naîtrait. Miley était peut-être un peu naïve, mais elle était une vraie tête de mule et, quelques fois, ça payait. Quelques fois. Les gens en avaient tellement marre de son insistance ou étaient tellement abasourdis qu’une si jeune fille ait autant de répondant qu’ils laissaient leur vraie nature surgir. Miley avait tendance à bien s’habituer aux habitudes des gens qu’elle côtoyait. Un ne parlait pas beaucoup ? Eh bien, elle ne parlerait pas beaucoup. Un autre lançait de sales remarques ? Miley en ferait de même, mais d’une manière subtile et de façon à ne pas blesser.

En réalité, quelque chose a évolué en elle depuis son arrivée ici et elle en a conscience. Elle ne se laisse plus démonter comme au tout début, mais ce n’est pas une mauvaise chose, au contraire. C’est ce qui la poussa à jeter un coup d’œil au livre que « lisait » l’élève à côté d’elle. Mais il y avait quelque chose qui clochait dans ce livre… Oui, c’est bien ce qu’elle pensait. Relevant sa baguette, elle chercha un autre livre que celui pour lequel elle s’était déplacée et le découvrit sur la cinquième étagère. Ne voulant pas éteindre sa baguette, elle entreprit de monter sur l’étagère pour atteindre ce livre mais éblouit à nouveau le sol – et donc, l’élève assise. Ce qui provoqua une remarque de cette dernière mais Miley n’y prêta aucune attention, sauf quand elle fut redescendue. Là, elle lui répondit en lui tendant le livre qu’elle venait de prendre – l’autre étant coincé sous son bras.

- Miley - Oh, c’est comme tu veux. Mais tu aurais lu des erreurs… Ce livre n’est pas aussi bon qu’il paraît, je l’ai lu et j’en ai trouvé un autre meilleur traitant le même sujet.

Si elle ne le prenait pas, Miley le déposerait à côté d’elle et rejoindrait ses affaires pour continuer ses devoirs. Si elle ne prenait… Alors peut-être n’était-elle pas aussi méchante qu’elle voulait le faire croire.

Camélia sentait les livres dans la bibliothèque s’enfonçait dans son dos. La douleur s’intensifiait, à mesure que le temps passait, & elle se retint même de pousser un cri de douleur. La réponse insolente de la jeune Serdaigle n’arrangea guère les choses. Le mépris & la colère transperça le cœur de la jeune femme, & la colère qu’elle éprouvait déjà avant, se transforma en un véritable déchaînement. Camélia n’aimait guère ce caractère, & égoïsme dont pouvait faire preuve ce genre de personne. Lorsque la jeune Serpentard daigna lui lancer un regard, elle la regarda avec un mépris à son égard sans aucune pitié. Camélia lui adressa un sourire faussement gentil, tentant de faire la fausse bonne copine. La jeune vert & argent se releva avec difficulté, sentant l’exécrable douleur contre sa colonne vertébrale. La livre à la main, elle le referma violemment, le posant contre la poitrine de la jeune Serdaigle.

« Ecoute-moi bien minus, lorsque tu seras en cinquiète année tu seras sûrement capable de me donner des conseils. Mais là tu vois, (C’ regarda la jeune femme de haut.) à part une tête de moins que moi & des cours pour apprendre à tenir sa baguette dans une main.. Tu sers pas à grand chose. »

La jeune Serpentarde se mit à rire jaune, dévisageant la jeune femme de la tête aux pieds. Elle lâcha le livre, se fichant des conséquences. Qu’il s’écrase sur le sol où que cette minable le récupère, peu importe, de toute manière, il est nul ce livre. Camélia n’aimait guère ce genre d’élève, complètement inférieur à elle, mais se croyant supérieur. Comment pouvait-elle conseiller à une cinquième année un livre sur des sortilèges assez complexes, alors qu’elle n’était qu’une pauvre débutante. Camélia se mit à rire, de cette simple pensée. LUMOS! Une lumière aveuglante sortit de sa baguette. Cette lumière illuminait une bonne partie de la pièce. Elle tourna les talons, ignorant complètement la présence de ce vers de terre, & se laissa guider par le tapis au sol, indiquant la sortie. Mais le regard noisette de Camélia s’arrêta sur une étagère. Sur celle livre, était entreposé un unique livre. A la couverture épaisse & âgée, le bouquin montrait une teinte totalement mystérieuse. Il tapa à l’œil de la jeune femme, & C’ s’y aventura aussitôt. La couverture poussiéreuse ensorcelait la jeune Serpentarde. Le titre n’était plus visible suite à sûrement trop d’usages. Camélia l’ouvrit, de pages en pages. Ses yeux parcouraient les pages, de pages en pages, le regard impassible. Elle soupira, referma le livre férocement, puis le jeta par terre. Lorsqu’elle se retourna, la silhouette longiligne de la Serdaigle semblait être toujours au même endroit, n’ayant même pas prit la peine de bouger.

« Allez la môme, va faire dodo ailleurs, je suis pas baby sitter moi. »

Camélia semblait toujours aussi surprenante. Elle prenait un réel plaisir à être méchante, & en éprouvait un besoin quotidien. Cette méchanceté semblait semer l’ennui qui pouvait parfois s’installer sur la routine habituelle. Le pire, c’est qu’elle aimait ça. C’ aimait faire du mal aux gens. Elle aimait que l’on dise du mal d’elle, & qu’on l’insulte. Camélia imaginait déjà la suite de la scène, se préparant à plusieurs réactions de la part de.. De comment déjà ? Camélia ignorait son nom, mais les noms de ses victimes ne l’intéressaient guère. A son humble avis, soit la fille tentera de répondre avec un calme absolu, soit elle l’insultera où s’énervera, soit elle l’ignorera. Dans les quatre cas, la vert & argent s’amusera toujours de la situation. La méchanceté construit sa personnalité. L’amusement détruit l’ennui. La souffrance des autres construit son bonheur. & Le pire, c’est qu’elle aime ça.

Seul Disturbia a su toucher son cœur. Seul lui est son ami, son confident, sa confiance. Elle sait que pour arriver à toucher la jeune femme, il faut savoir être fort, savoir la combattre. Mais de quelle manière ? Il est dur de déchiffrer son visage, sa voix, son regard, mais encore plus ses phrases. Pour déchiffrer la moindre signification de ses phrases, il faut aller loin, réfléchir, & trouver la simplicité de la chose. Chacune de ses phrases se résument en une même chose. Facile pour elle, dure pour les autres. Pour Camélia, l’amitié est une épreuve. La confiance ne s’accorde qu’au meilleur. Autant dire que chacune de ses victimes a perdue cette épreuve.

Nous verrons donc si une deuxième année entamera une autre défaite.

Miley regardait la jeune femme prenant un malin plaisir à dire des méchancetés, comme si cela allait lui amener le bonheur dont elle avait besoin. Cette élève avait un caractère assez commun, si on la comparait aux autres élèves de Serpentard. Enfin… A première vue. Mais si on grattait un peu cette carapace, qu’y aurait-il de visible ? Miley voulait croire que chacun avait du bon en soi et elle était persuadée que la méchanceté gratuite cachait un malaise ou une profonde dépression. Dans ce cas, Poudlard était mal car cela signifierait qu’il y avait plus de 200 élèves en dépression profonde – toute la Maison de Serpentard en gros. Après, il faut de tout pour faire un Monde non ? Eh bien, cette phrase s’applique aussi à Poudlard. On peut même dire que Poudlard est un petit Monde, un Univers de rêve que tout le monde souhaite voir au moins une fois dans sa vie rien que pour se convaincre qu’il existe. C’est à cela que Miley songeait en ce moment, rien qu’en regardant l’élève de Serpentard se tenant devant elle. Autant de méchanceté en une seule personne et, malheureusement, ce n’était pas un cas unique. Pourquoi, mais pourquoi donc, la méchanceté ne peut-elle pas être dosée correctement dans tous les êtres vivants ?

Miley pensait que c’était sans doute une manière de se protéger, maintenant. Tout le monde a trop peur de se montrer tel qu’il est aux yeux des autres, trop peur d’avouer ses faiblesses à quiconque, même à ses meilleurs amis. Non, pas seulement parce qu’on ne souhaite pas inquiéter les gens, mais parce que la méfiance est reine de plus en plus de relations ici bas. Et encore, peut-on parler de relation lorsque le mot « méfiance » existe ? Une relation, une bonne relation, se construit sur la confiance en premier lieu. Que ce soit une relation amicale ou amoureuse, tiens, même les relations de « Je te déteste mais je montre que je t’aime ». Miley poussa un soupir en pensant à ça et la jeune femme – dont elle ignorait le prénom, elle s’en rendit compte – le prit sans doute pour elle. Et cela se vit dans son regard, on aurait dit qu’elle pensait avoir gagné quelque chose mais en fait, la jeune Serdaigle ne se laissait pas faire et pensait à toute autre chose. Un petit manque de politesse, j’avoue, mais est-ce que la jeune femme se trouvant devant elle en avait pour Miley, là ? Non. C’est alors qu’une réponse se fit entendre après avoir déposé sans délicatesse le livre donné il y avait de cela peut-être dix secondes contre la poitrine de Miley. Cette dernière lui répondit néanmoins, se fichant de si elle était écoutée ou non :

- Miley - Oh, tu as eu un cours pour apprendre à tenir ta baguette ? Eh bien, tu devais vraiment avoir du mal pour avoir besoin d’un cours. Ou alors, mets-toi à jour. Ah oui mais non, c’est vrai, tu connais tout et tu viens ici pour faire croire que tu travailles.

Elle voulait jouer à ce petit jeu ? Très bien, Miley allait y jouer aussi. Malgré son jeune âge, elle avait du répondant et trouverait toujours quoi dire. Ou alors, elle garderait le silence si elle voyait que cela risquait de dégénérer beaucoup trop, comme le dit le dicton : « On répond aux imbéciles par le silence ». Peut-être fallait-il appliquer ce dicton dans ce cas-ci… Mais Miley allait attendre avant de faire quoique ce soit. Elle ne savait pas si la jeune femme allait abandonner ou pas, si elle allait user de sa baguette ou non, hausser le ton, bref, montrer tout signe qui prouve qu’elle perdait patience. Malheureusement pour elle, Miley avait beaucoup de patience et ne risquait pas de rendre les armes de si tôt. Elle exaspérait souvent les gens, s’en voulait ensuite bien entendu. Sauf ici, elle le faisait exprès donc elle n’allait pas s’en vouloir. Elle remarqua alors que la jeune femme était partie à la recherche d’un quelconque livre. Et elle semblait l’avoir trouvé car elle s’attarda devant une étagère pendant trois bonnes minutes, à regarder un livre puis à le prendre et elle le feuilleta en parcourant les pages des yeux. Pendant ce temps, Miley chercha de son côté un autre livre mais fut interrompue – pour changer – par l’élève de Serpentard qui lui dit une remarque non trop surprenante. Alors ça, c’est la meilleure. Cette bibliothèque est à tout le monde et il était hors de question que Miley sorte d’ici juste par le simple désir de « Mademoiselle ». Miley prit alors la parole en gardant son calme et dit :

- Miley - Désolée, je te ferai pas ce plaisir. C’est la Bibliothèque de Poudlard et je suis élève à Poudlard tout comme toi alors je reste si je le veux. Après, si ça t’ennuie, libre à toi de partir. Sinon, tu fais avec.

Miley retourna à ses recherches, sans faire trop de bruit et sourit intérieurement. Si cette élève pensait qu’elle allait abandonner aussi facilement et vite que ça, elle se fourrait le doigt dans l’œil. Dés qu’elle aura trouvé son livre, Miley retournera s’asseoir près de ses affaires ou remontera dans sa Salle Commune. Non, peut-être pas, c’était trop bruyant et elle avait besoin de calme. Sur cette pensée, elle chercha le livre qui l’intéressait. Les deux élèves restèrent silencieuses pendant quelques minutes – qui s’étalèrent peut-être en heure, mais Miley était trop prise par sa recherche. C’est alors que Miley le trouva, beaucoup moins usé que les autres livres – guère étonnant d’ailleurs – et au beau milieu de livres de magie en tout genre. Etrange. Elle retourna s’asseoir avec ce livre et le glissa dans son sac puis ouvrit le second ouvrage pris précédemment. Quant au livre déposé par l’élève de Serpentard, Miley l’avait rangé à sa place initiale. Après tout, si elle ratait son année, ce n’était pas ses affaires et ce serait « tant pis ». Elle ralluma l’extrémité de sa baguette et la dirigea vers le morceau de parchemin qu’elle avait sorti. En fait, ce n’était peut-être plus nécessaire, la Bibliothèque commençait à s’éclairer de plus en plus. Mais pas assez pour pouvoir écrire en y voyant clair, elle n’allait donc pouvoir éteindre sa baguette que dans les dix prochaines minutes. Elle s’attela enfin à sa tâche, cherchant des informations dans le livre qu’elle avait été cherché à la base et se moquant bien de ce que comptait faire l’autre élève – partir ?

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